Exercice 2018-2019


Alimentation et agriculture à un tournant



Par Jérome Calleau, Président du Groupe Cavac.


On retiendra de 2018 en agriculture, les États Généraux de l’Alimentation qui auront balayé très très large et dont le bilan se révèle quand même bien mitigé. Gageons que 2019 marque le début d’un processus vertueux permettant aux agriculteurs de mieux vivre de leur métier. C’est le vœu que je formule.


Ces États Généraux auront eu au moins le mérite d’affirmer la volonté politique d’une plus juste répartition de la valeur ajoutée. En encadrant davantage les négociations avec les quelques grands acteurs de la Grande Distribution et leurs pratiques, ces derniers ont une pression supplémentaire s’ils ne veulent pas que les gilets jaunes (qui bloquent déjà souvent leurs accès ces derniers temps) ne se transforment en gilets verts. Au moins ils sont prévenus !


Mais ces États Généraux auront très vite retenu comme point d’ancrage, les pratiques décriées en agriculture, au point d’en faire presque le miroir de notre alimentation ! Phytosanitaires surtout, bien-être de l’animal, additifs alimentaires, stigmatisation de la consommation de viande… À grand renfort de tapage médiatique, le consommateur n’aurait-il jamais aussi mal mangé ?


Attention à ces positions dogmatiques qui pourraient consister à balayer sans délai et d’un revers de main, ce qui a fait la force aussi de notre agriculture depuis 20 ans et ce qui a contribué à faire baisser le coût de l’alimentation dans le budget des ménages pour atteindre 13 % aujourd’hui. Donc oui pour poursuivre le virage amorcé d’une agriculture (cultures et élevage) toujours plus respectueuse de l’environnement et moins dépendante de la chimie, mais à la condition de veiller à ce que les agriculteurs puissent vivre mieux.


Et pour cela, face à des consommateurs multiples au pouvoir d’achat très variable, il nous faut veiller à conserver une agriculture segmentée et à un bon équilibre offre-demande sur chacun des marchés. Du raisonné made in France accessible au plus grand nombre. Du Bio pour ceux qui le souhaitent et le peuvent. Il n’y a pas un modèle unique. Il y a surtout des agriculteurs pluriels qui sont bien conscients de vivre une mutation de leur métier, mais qui veulent aussi être mieux écoutés et mieux compris.




Retrouvez cet édito et l'actualité de janvier 2019 dans le Cavac Infos 521.

 


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