Exercice 2018-2019


Intarissable sur les vertus de l’irrigation !



Patrick Sauvaget Membre du Bureau Cavac Et Agriculteur à Saint-Pompain (79)
  Si les cultures ont connu en 2018 de nombreux stress hydriques, nul doute que les agriculteurs eux-mêmes qui ne bénéficient pas d’irrigation auront à juste raison, bien stressé aussi ! Quelle année climatique en effet ! Et une année qui aurait pu être bien plus dramatique encore, si les quelques pluies d’orage n’avaient pas été au rendez-vous sur certaines micro-régions et si les sols n’avaient pas terminé en fin de printemps, suffisamment gorgés d’eau. On ne le répétera jamais assez, stocker l’eau qui tombe en hiver pour la restituer en été plutôt qu’elle ne reparte à la mer, apparaît être d’une logique implacable. Les réserves réalisées en Vendée ont démontré leur légitimité. En tant qu’agriculteur des Deux-Sèvres, je suis quelque peu désolé de constater le retard pris en la matière et les polémiques suscitées depuis de nombreuses années sur ces projets. J’en suis d’autant plus désolé qu’en tant qu’Élu au Conseil d’Administration de Cavac dont la stratégie est vraiment axée sur le développement des filières qualité et des productions végétales spécialisées, je perçois combien l’accès à l’eau améliore la résilience des exploitations en leur permettant de sécuriser les récoltes mais également en leur permettant d’accéder à ces filières à valeur ajoutée. L’accès aux productions de semences, l’accès aux productions de légumes, supposent l’accès à l’eau. Le maintien de l’élevage qui passe par la sécurisation des ressources fourragères implique de l’eau. Et très paradoxalement, l’absence d’irrigation est un vrai frein aux conversions en Bio (tout le contraire de ce que les opposants aux réserves d’eau souhaitent !) car le Bio exige davantage encore une diversification des assolements avec l’introduction de cultures d’été qui ont besoin d’eau. À l’heure où le très ancien projet de création de réserves de substitution sur le Poitou-Charentes (Sèvre Niortaise – Marais Poitevin…) est de nouveau remis sur la table, je tenais à rappeler –conforté par la sécheresse historique vécue depuis juin- l’importance que revêt l’accès à l’eau. Les parties-prenantes (Etat, OPA, collectifs d’opposants & associations environnementales) convergent aujourd’hui dans la perspective d’un accord. Pour une agriculture durable ! Personne ne conteste aujourd’hui les barrages et autres aménagements hydrauliques que nos aînés ont réalisé. Plus grand monde ne semble contesté non plus, le réchauffement climatique… J’espère donc que la raison l’emportera !

Retrouvez cet édito et l'actualité de novembre 2018 dans le Cavac Infos 519.

 


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