Le marché dopé par la demande chinoise

La filière porcine a connu un exercice contrasté avec tout d’abord un engorgement du marché fin 2015 puis un retournement de situation au printemps 2016 grâce à une forte demande à l’export notamment venue de Chine.

La production européenne a encore progressé en 2015 (+ 2.6 %) sous l’impulsion de l’Espagne et de l’Allemagne alors que la France peine à se maintenir. Cette offre abondante a pesé sur le prix européen qui a décroché en septembre 2015 faisant exploser le prix politique français de 1,4 €/kg négocié avec la distribution. Avec une cotation du MPB déphasée du prix européen et face aux importations croissantes en provenance de l’Espagne, les principaux groupes d’abattages français ont pris la décision de fixer leur propre cotation entrainant l’interruption du cadran pendant 2 mois. Le prix est descendu jusqu’à 1 €/kg pendant l’hiver pour retrouver des marchés, mais cela n’a pas empêché des retards importants d’enlèvement en élevages.
Il a fallu attendre le printemps 2016 pour entrevoir une embellie qui est venue d’une forte demande à l’export, notamment de la Chine. La décapitalisation de la production chinoise a entrainé un appel d’air sur le marché mondial permettant à l’Europe, compétitive grâce à la parité euro/dollar, de conquérir ces marchés. La France a également profité de cette demande chinoise qui est notre principal client export et la fluidité a été retrouvée au cours de l’été 2016. Le niveau de prix atteint permet enfin de renouer avec la rentabilité en élevage mais ce prix devra se maintenir en 2017 pour rattraper le retard d’investissement qui a été pris ces dernières années.

Mesures d’accompagnement

Cavac a octroyé une aide financière de 200 000 € pour permettre au groupement porcs d’apporter un soutien financier direct aux adhérents. Cette aide a été attribuée sous la forme d’un complément de prix de 5 €/porc pendant 3 mois lorsque le prix était au plus bas. De même, le dispositif des caisses de régulation a fonctionné au maximum limitant la baisse du prix. Le volume de porcs commercialisés par le groupement baisse légèrement suite à des arrêts. La transmission des élevages reste un enjeu majeur pour maintenir le potentiel de production.

Renforcement des filières qualité et du Bio

Grâce à la forte implication des éleveurs en Label Rouge Opale notamment au travers d’animations en magasin ou lors du Salon de Paris, de nouveaux partenariats ont été trouvés avec Lidl et Auchan, ce qui a permis en début d’année 2016 d’indexer une partie du prix du Label sur le prix de revient. Un travail de fond a également été engagé sur la qualité de la viande pour conforter la filière. Le développement du marché Bio a conduit le groupement à lancer un plan Avenir Elevage spécifique au porc Bio pour accompagner le développement de Bioporc. Le groupement s’est également engagé dans la filière Bleu Blanc Coeur avec l’objectif d’apporter une différenciation sur une production locale. Un partenariat a ainsi été mis en place avec la charcuterie Piveteau qui souhaite s’approvisionner localement et développer des produits de qualité.

Progrès techniques

Plusieurs groupes de progrès ont été organisés au cours de l’exercice avec une bonne participation. Les résultats techniques du groupement continuent à progresser. Le travail a porté sur la génétique, le sanitaire, la conduite d’élevage… La production de la nouvelle cochette Danavl a débuté avec deux multiplicateurs au sein du groupement ce qui permet de répondre plus largement aux attentes des éleveurs. Des innovations dans la conduite d’élevage ont également été développées pour réduire les pertes de porcelets en maternité, point faible du groupement. Il s’agit entre autres d’un système de distribution d’aliment lacté en maternité, technique utilisée dans le Nord de l’Europe.

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