Exercice 2021-2022


Ne pas tout bouleverser !



Par Jérôme Calleau, Président

À l’heure où les cours des céréales et oléagineux enchainent les records, la tentation pourrait être grande de tout remettre en question ; qu’il s’agisse de l’élevage ou des productions végétales spécialisées (légumes, semences, Bio…) pour se focaliser sur les cultures de vente conventionnelles.

Nul doute que la situation totalement inédite que nous traversons, pose question. Mais attention à ne pas céder aux chants des sirènes en cassant ce qu’il aura fallu des décennies à construire. Suivre son chemin sans bifurcation brutale, reste le plus souvent la meilleure des stratégies, dans un monde aussi imprévisible.

Et sans parler qu’aller toucher les plus hauts du marché des céréales relève le plus souvent d’un rêve inaccessible. Les plus hauts, on ne les connaît qu’après coup ! Alors, les performances des productions contractuelles ne vont finalement pas démériter, sur cette campagne 2022 à nouveau.

Et quoi penser de l’élevage ? Certes, le prix de l’aliment pour les animaux explose mais les prix de la viande et du lait affichent des niveaux, jamais ou rarement atteints. À l’exception du porc (et mis à part le secteur volaille qui attend le rebond espéré post crise influenza…) les marges brutes dégagées actuellement sur beaucoup d’espèces sont bonnes. Il faut savoir regarder le verre à moitié plein.

La Dotation élevage Cavac qui est proposée depuis ce début d’année aux éleveurs qui s’installent (en général via la reprise d’exploitations existantes) rencontre un franc succès. En 5 mois, quelques 500 K€ d’aides directes ont été accordées par la coopérative pour ce seul dispositif « dotation », réparties sur 53 jeunes. Un peu plus de 80 % en ruminants (bovins, caprins, ovins) et 9 % en lapins. Forcément en porcs et volailles, le contexte conduit à davantage d’attentisme. La loi de l’offre et de la demande qui reste le facteur le plus influant sur les cours, produit ses effets. Sur certaines espèces comme en viande bovine, ovine, en lapin, le déficit de production devient structurel et doit pouvoir légitimement tirer les prix vers le haut.

En tout cas, les productions animales affichent sur le moyen terme autant de perspectives positives que les productions végétales. Si une grande partie de notre territoire s’est construit sur la base d’un modèle polyculture-élevage avec une diversité de productions qui nous est enviée, ce n’est pas un hasard. Et cela reste un facteur de résilience assez essentiel. Ce qui est vrai pour les exploitations, l’est d’ailleurs aussi pour la coopérative. Alors ne bousculons pas tout !



Retrouvez cet édito et l'actualité de juin 2022 dans le Cavac Infos 558.

 


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