Un été agricole plutôt sympathique

Par Franck Bulteau Président Délégué

À l’heure où j’écris ces quelques lignes, reconnaissons que notre région Vendée / Poitou-Charentes a plutôt bien traversé l’été. Certes, les récoltes de céréales de juillet ont été quelque peu pénalisées par le manque d’eau de fin de cycle avec des résultats hétérogènes et en retrait sur le bocage par rapport à l’an passé ; certes les colzas ont été très décevants ; certes les blés Bio ont souffert d’un manque flagrant de protéines… mais dans l’ensemble, la récolte d’été s’est révélée satisfaisante tant au niveau des rendements que des qualités. Et puis les pluies échelonnées et les températures clémentes d’une bonne partie de l’été – et notamment au moment des stades végétatifs critiques -, permettent d’assurer un beau potentiel sur de nombreuses cultures de printemps. Les maïs et tournesols, les mogettes et autres haricots, les pois chiches… C’est sans comparaison avec l’an passé et on ne s’en plaindra pas !

À l’heure où le mois de juillet a été le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial, où la partie sud de la France a essuyé des périodes de très fortes chaleurs et où plus au nord, les récoltes estivales ont été parfois périlleuses à cause des pluies répétées, la belle saison dans nos régions s’est bien passée. Quant aux marchés, ils restent incertains et bien hésitants pour prendre la hausse malgré le contexte des expéditions à partir de la mer Noire. Mais les fondamentaux restent quand même de nature à soutenir les cours…

Au niveau des productions animales, le commerce européen est resté morose, impacté par une météo tantôt trop maussade (territoires les plus au nord) pour les viandes à griller, tantôt trop caniculaire (pays du sud) pour inciter à manger de la viande. Et puis tout cela sur fond d’inflation toujours sensible et de décroissance de la consommation. Heureusement, l’offre dans la plupart des espèces reste faible. Ce qui évite des chutes trop brutales des cours. La campagne 23-24 démarre disons-le correctement. Sachons au moins capitaliser sur ce qui va bien au plan agricole même si moi qui suis installé en agriculture Bio, je suis davantage inquiet de la situation du moment, face à une consommation qui reste vraiment en panne.

 

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