Un véritable tsunami pour la filière volailles

Par Guy-Marie Brochard, Administrateur et Président de Volinéo

Jamais nous n’aurions imaginé en arriver à ce stade ! Le bilan est très lourd avec (au 25 mars) 550 éleveurs directement touchés en Vendée et autour de 700 sur les 4 départements (79, 49, 44 et 85). La filière française va en subir les conséquences pendant des mois.

C’est un traumatisme pour les éleveurs et une situation d’autant plus pénible que l’évacuation des animaux morts a pris du temps. Les services de l’État se sont mobilisés sans relâche dans un contexte de forte pression. De la même façon, les équipes vétérinaires et techniques ont fait un travail remarquable auprès des éleveurs, dans des conditions particulièrement difficiles. Merci à eux !

Le dépeuplement des élevages restants autour des sites dits-stratégiques (élevages de sélection et couvoirs) est lancé. Il s’agit en effet de préserver notre potentiel génétique. En cette fin mars, la décision de dépeuplement de la totalité de la zone pour fin avril n’est pas prise ; notamment pour statuer sur le sort des élevages de pondeuses. Mais en tout état de cause, nous allons vivre une période quasiment sans volailles sur notre territoire, notamment vendéen.

Sur le plan financier, les éleveurs devraient être correctement indemnisés (à la fois ceux touchés directement et ceux qui le sont indirectement via les vides subis). Mais bien que les pouvoirs publics se soient engagés à faire accélérer les versements, cela va prendre du temps.

C’est pourquoi dans l’esprit de solidarité qui a toujours animé la coopérative, des avances de trésorerie vont être proposées aux éleveurs. Cela va représenter une masse d’argent importante à mobiliser sur les mois qui viennent pour Cavac.

Il y a également un gros travail conduit actuellement pour permettre aux acteurs de la filière avicole que sont les abattoirs, les couvoirs, les usines d’aliments, les sociétés d’enlèvement et de nettoyage, les transporteurs, etc… de bénéficier d’aides. Ce sera certainement à géométrie très variable et le risque est important que les manques à gagner ne soient pas bien couverts et que la situation vienne fragiliser beaucoup d’opérateurs, comme ça été le cas dans le Sud-Ouest ces dernières années.

Enfin, il apparaît plus que jamais indispensable de réfléchir à la suite… La question majeure et complexe de la vaccination est donc posée en haut-lieu. À ce stade, nous gérons les choses étape par étape. Après le dépeuplement, viendra le repeuplement, selon un calendrier qui prendra forcément du temps.

En attendant la filière volailles reste absolument majeure et à l’heure où la souveraineté alimentaire n’a jamais été autant d’actualité, on croise les doigts pour que dans les mois qui viennent, elle retrouve tout son dynamisme.

 

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