Exercice 2022-2023


Une rentrée électrique



Par Jérôme Calleau, Président

Quelle année ! Rarement dans l’histoire récente nous n’avions connu de rupture aussi brutale au plan économique. Et la crise énergétique née du conflit Ukrainien et du rebrassage géopolitique qu’il entraine, provoque à la fois une inflation brutale – car les entreprises sont contraintes de devoir répercuter leurs surcoûts -, et une fragilisation de ces mêmes entreprises, faute pour beaucoup, sans-doute, de parvenir à tout répercuter à leurs clients.

Le bouclier énergétique mis en place par l’État pour freiner les impacts auprès des particuliers n’a pas vocation à être élargi aux entreprises qui vivent dans l’angoisse d’une énorme facture énergétique 2023…

L’agroalimentaire pourrait bien payer un lourd tribut à cette situation. Les laiteries, les abattoirs, les installations de séchage, de déshydratation, de fabrication d’aliments pour le bétail, de surgélation, etc… sont très énergivores et vont être confrontés à des surcoûts terribles. On commence même à voir certaines entreprises arrêter leur production.

Au final, c’est bien le consommateur qui devra payer l’addition et dans un tel contexte, les prix de l’alimentation n’ont pas fini d’augmenter. Avec un risque de voir la consommation piquer du nez davantage. Cercle vicieux… Pour calmer cette spirale inflationniste, les banques centrales remontent les taux d’intérêt. Deuxième peine potentielle pour les entreprises endettées ou nécessitant (c’est le cas d’une coopérative agricole qui porte de gros stocks) un important besoin structurel en fonds de roulement.

Le point positif d’une telle crise énergétique est indéniablement de stimuler les initiatives en matière d’économies et de recherche de solutions alternatives ; même si les entreprises n’ont pas attendu cela pour se mobiliser et que toute nouvelle initiative va désormais prendre du temps.

Il nous faut aussi revisiter certaines façons de travailler. Adapter peut-être certains horaires de fabrication si cela peut permettre d’accéder à des tarifs significativement préférentiels, recourir davantage à la farine en alimentation des ruminants pour éviter le passage énergivore par l’étape granulation, etc. Les questions ne manquent pas. Nous aurons des réponses à certaines d’entre-elles mais pas à d’autres. En tout cas, il ne faut rien s’interdire d’étudier. Nous n’avons cette fois-ci, vraiment pas le choix !



Retrouvez cet édito et l'actualité d'octobre 2022 dans le Cavac Infos 561.

 


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