Exercice 2022-2023


Urgences tous azimuts…



Par Jérôme Calleau, Président

Il faut vraiment qu’il y ait urgence pour qu’après les canicules de l’été, tant de voix s’élèvent pour nous annoncer un rude hiver. Face à la menace de manquer de gaz et d’électricité, il s’agit de « rentrer collectivement dans une logique de sobriété ».

La solidarité avec l’Ukraine agressée, le souci d’éviter les pénuries et de réduire nos factures vont-elles déclencher cette révision de nos modes de vies que des décennies d’énergie abondante nous ont si longtemps fait juger superflue ? C’est souhaitable et nous avons une autre excellente raison d’emprunter ce chemin : la crise climatique. Ses effets dramatiques se déploient sous nos yeux selon un rythme de plus en plus intense. Comme si tous les clignotants d’alarme s’allumaient : sécheresse, canicules répétées, feux de forêts tous azimuts… Bien sûr, toutes ces évolutions vers la sobriété nous contraindront à des changements importants et pas indolores. Les contraintes d’une vie plus sobre ont un objectif simple : que nos vies sur Terre demeurent, autant que possible, vivables. Il est de très loin préférable que nous fassions ce choix de la sobriété de nous-mêmes, collectivement et dans la justice sociale, plutôt qu’en urgence et imposée de l’extérieur.

L’agriculture est en première ligne… Les conséquences de l’envolée du prix du gaz sur le prix des engrais azotés, le renchérissement des prix du gasoil et puis cette sécheresse qui a pris des proportions catastrophiques cette année avec son cortège de conséquences sur les rendements, les réserves fourragères, les performances en élevages…

Tout cela n’est pas sans conséquence sur la manière d’appréhender les façons de travailler, les assolements futurs… Un défi compliqué car continuer à produire a rarement été aussi indispensable à l’échelle de la planète et on sait qu’un moindre usage des engrais ou de l’eau est synonyme de pertes de rendements. Ceux qui pensent que l’on peut produire sans fertiliser les terres et sans irriguer vivent dans un autre monde, avec des comportements à la fois nombrilistes et égoïstes.

Continuer à stocker intelligemment l’eau qui tombe en hiver, actionner tous les leviers agronomiques permettant d’optimiser l’usage des intrants, ce sont-là quelques clés déterminantes pour préserver une agriculture productive tout en répondant aux urgences climatiques. L’année 2022 marque indéniablement un tournant !



Retrouvez cet édito et l'actualité de septembre 2022 dans le Cavac Infos 560.

 


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